Nicolas, évêque, Serviteur des serviteurs de Dieu, pour perpétuelle mémoire.

Le Pontife romain, successeur de Saint Pierre et Vicaire de Jésus-Christ, portant un regard paternel sur toutes les régions du monde et ordonne et décide, après mûre délibération, les mesures salutaires qui lui semblent être agréables à la divine Majesté, et grâce auxquelles il pourra ramener à l’unique bercail du Seigneur, les brebis à lui confiées par la divine Providence, leur acquérir la récompense du bonheur éternel et obtenir à leurs âmes le pardon, toutes choses qui, croyons-Nous, se feront, Dieu aidant, d’autant plus sûrement que nous aurons comblé de dignes faveurs et de grâces spéciales, ces Rois et Princes catholiques dont nous savons (le fait est connu de tous) que, comme d’intrépides athlètes de la foi chrétienne, non seulement ils répriment la barbarie des Sarrasins et des autres infidèles, ennemis du Nom du Christ, mais encore, pour la défense et l’accroissement de la foi, soumettent ces infidèles eux-mêmes avec leurs royaumes et territoires jusque dans des contrées fort éloignées et de Nous inconnues et les assujettissent à leur domination, ne s’épargnant pour ce faire, ni travaux, ni dépenses…

Nous avions jadis, par de précédentes lettres, concédé au Roi Alphonse entre autres choses, la faculté pleine et entière d’attaquer, de conquérir, de vaincre, de réduire et de soumettre tous les sarrasins, païens et autres ennemis du Christ, où qu’ils soient, avec leurs royaumes, duchés, principautés, domaines, propriétés, meubles et immeubles, tous les biens par eux détenus et possédés; de réduire leurs personnes en servitude perpétuelle, de s’attribuer à eux [le Roi Alphonse et l’Infant] et à leurs successeurs et de s’approprier et faire servir à leur usage et utilité ces dits royaumes, duchés.

Grâce à cette faculté, la Roi Alphonse ou sous son autorité, l’Infant a acquis et possède en toute justice et légitimité ces îles, terres, ports et mers […] et ceux qui à l’avenir viendraient à l’être…

Donné à Rome, près Saint-Pierre, l’An de l’Incarnation du Seigneur 1454,

le 10 de Janvier, de Notre Pontificat le huitième.

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